mercredi 4 septembre 2013

Le vaste espace


Le monde
N'en finira plus de crouler
Dans le verre à moitié vide
De la femme qui mange ses tripes en buvant du regard les vignes à moitié mortes.
Du jour vient la nuit, et la nuit est claire : la lumière de la célébrité brille devant les êtres qui ne rêvent que de ça.
Exhiber l'entière partie de leur âme, afin d'avoir un minimum de reconnaissance, aux yeux de tous ces types qui regardent leur vie comme si c'était celle de quelqu'un d'autre.
Le monde est impitoyable, et les femmes qui se serpentent en loques ne peuvent qu'acquiescer à la vue d'un tel carnage.
Il faut seulement absorber la vie, puis la laisser tomber en regardant autre chose que le monde.
Il se peut que l'existence ne soit pas égocentrique. A la seule condition qu'elle fasse un effort pour cacher ce qu'il y a dans son intérieur.
Pouvons-nous ignorer que les flammes brûlent en enfer et que l'univers est en train de cramer ?
Non. On ne regarde rien. Juste son nombril qui nous supplie de l'oublier, qu'il a déjà assez souffert comme ça. Arraché de son cordon ombilical, il n'a plus aucune subsistance.
Mais il faut bien qu'un jour nous nous extirpons du ventre pour marcher seul dans le désespoir. Tel est notre destin. Le nombril n'ignore pas cela.
Alors nous nous en allons ingurgiter du regard les âmes tombées dans le noir, qui nous rejoignent dans la grande quête de soi.

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